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Co-créer la signalétique : les méthodes collaboratives qui fonctionnent

La conception de la signalétique est souvent perçue comme une tâche réservée aux designers et aux architectes. Pourtant, les meilleurs systèmes de signalétique sont souvent le résultat d’un travail collectif, où différents acteurs – usagers, gestionnaires, techniciens, responsables de la communication – contribuent à la réflexion.

Co-créer la signalétique, c’est dépasser la logique descendante où un concepteur impose ses choix, pour adopter une approche où les parties prenantes participent activement à la définition des besoins et à la création des solutions. Cette méthode ne se contente pas d’améliorer le design : elle renforce l’adhésion, réduit les erreurs et favorise la pertinence des messages.

Dans cet article, nous allons voir pourquoi la co-création est un levier puissant pour concevoir des systèmes efficaces, comment organiser cette collaboration, et quelles méthodes fonctionnent réellement sur le terrain. Pour mieux comprendre le rôle central de l’usager, je vous invite également à lire Signalétique et expérience utilisateur : pourquoi l’UX change tout.


Pourquoi impliquer les parties prenantes

La signalétique est un langage visuel partagé. Elle parle à des publics variés : visiteurs, employés, prestataires, habitants, touristes… Chaque catégorie d’usager a ses propres attentes et contraintes.

En impliquant ces profils dès le début du projet, on :

  • Accède à des informations concrètes issues de l’expérience réelle.
  • Identifie des besoins que le concepteur seul n’aurait pas anticipés.
  • Crée un sentiment de participation qui facilite l’acceptation des solutions.

La collaboration permet aussi de détecter rapidement les contraintes techniques ou réglementaires, en évitant des révisions coûteuses en fin de projet.


Les principes de la co-création en signalétique

La co-création repose sur trois grands principes :

Écoute active : recueillir la parole de tous les acteurs, sans hiérarchie de valeur entre un technicien et un visiteur occasionnel.

Transparence : partager les objectifs, les contraintes et les limites du projet, pour éviter les malentendus.

Itération : tester, ajuster, recommencer. Un projet collaboratif ne suit pas un chemin linéaire ; il évolue au fil des échanges.


Organiser un processus collaboratif

Mettre en place une co-création efficace nécessite une organisation claire. Voici un déroulé type :

1. Préparation

Identifier les parties prenantes, définir les objectifs, fixer un calendrier.

2. Ateliers participatifs

Réunir des groupes mixtes d’usagers et de professionnels. Utiliser des cartes, des plans et des images pour faciliter l’expression des idées.

3. Prototypage rapide

Créer des ébauches de panneaux ou de plans et les tester in situ.

4. Ajustements

Analyser les retours, modifier les propositions, tester à nouveau.

Cette méthodologie s’intègre facilement dans une démarche orientée usagers telle que décrite dans Signalétique et expérience utilisateur : pourquoi l’UX change tout.


Les bénéfices mesurables de la co-création

Un projet mené de manière collaborative apporte plusieurs avantages tangibles :

  • Pertinence accrue : les messages correspondent réellement aux besoins des usagers.
  • Moins d’erreurs : les incohérences sont repérées plus tôt.
  • Adhésion forte : les participants se sentent impliqués et défendent le projet.
  • Optimisation budgétaire : moins de corrections tardives, meilleure efficacité des supports.

Ces bénéfices se traduisent souvent par une signalétique plus intuitive, qui nécessite moins d’explications ou de recours à du personnel d’accueil.


Faire vivre la collaboration après la mise en place

La co-création ne s’arrête pas à l’installation des panneaux. Maintenir un dialogue avec les usagers permet d’évaluer la pertinence du système sur la durée. Cela peut passer par des enquêtes régulières, des boîtes à suggestions ou des observations ponctuelles des flux.

Ce suivi collaboratif est particulièrement utile dans les lieux où les usages évoluent rapidement, comme les campus universitaires, les hôpitaux ou les sites touristiques.


Co-création et design actif

Les méthodes collaboratives se marient parfaitement avec les approches innovantes comme le design actif (voir Design actif : transformer la signalétique en expérience vivante). En impliquant les usagers, on obtient des idées originales qui transforment la signalétique en une véritable expérience interactive.


Co-créer la signalétique, ce n’est pas simplement ajouter des réunions au planning : c’est changer de posture. C’est accepter que les meilleures idées puissent venir de ceux qui vivent l’espace au quotidien, et que le rôle du designer est aussi d’animer, d’écouter et de traduire ces idées en solutions concrètes.

Les méthodes collaboratives rendent la signalétique plus pertinente, plus lisible et plus acceptée. Elles permettent aussi de créer un lien plus fort entre les usagers et leur environnement, en faisant de la signalétique un outil partagé plutôt qu’un simple décor.

Pour découvrir comment prolonger cette approche avec des dispositifs innovants, je vous invite à lire Design actif : transformer la signalétique en expérience vivante.